MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

MST

Sommaire

URETRITE GONOCOCCIQUE
URETRITES NON GONOCOCCIQUE
SYPHILIS
LE CHANCRE MOU
LYMPHOGRANULOMATOSE INGUINALE
GRANULOME INGUINAL
LE SIDA : MANIFESTATIONS CUTANEES

Atlas de dermatologie

 

- Les MST sont des maladies infectieuses, bactériennes, virales et parasitaires se transmettant au cours des rapports sexuels de façon isolée ou associée.

- La transmission sexuelle implique l'atteinte d'au moins 2 partenaires, et doit inciter à une prise en charge du couple.

- Les MST connaissent actuellement un regain d'intérêt, vu l'augmentation de leur fréquence dans le monde, et l'apparition de pathologie nouvelles et de germes nouveaux.

- Certaines d'entre elles constituent un problème de santé publique dans de nombreux pays. La Tunisie n'est pas épargnée. Sans être un problème majeur de santé, certaines de ces maladies préoccupent pour leur prise en charge, notamment les urétrites et actuellement le SIDA.

- Leur meilleur traitement est préventif, ce sont des maladies évitables.

- Les MST peuvent avoir des conséquences graves en dehors d'un traitement précoce et efficace. Devant toute suspicion de MST la conduite à tenir est:

 

 

LES URETRITES

 

 

A/ URETRITE GONOCOCCIQUE

- Agent causal : Neisseria gonorrhae (diplocoque gram-)

- Incubation brève 2 à 3 jours

- Contamination sexuelle

- Clinique

® Chez l'homme :

- urétrite aiguê

- écoulement urétral purulent

- brûlure ("chaude pisse") miction douloureuse ("lames de rasoir")

- complications : prostatite, épididymite, rétrécissement urétral.

® Chez la femme :

- en général asymptomatique

- bartholinite unilatérale, vulvo-vaginite,

- complications : salpingite, endométrite, pelvi-péritonite

- risque d'ophtalmie purulente chez le nouveau-né

Risque de stérilité chez les deux sexes.

Diagnostic : examen direct d'un prélèvement urétral (diplocoque gram - intra et extra cellulaire) et culture.

TRAITEMENT :

- minute par :

. la spectinomycine (trobicine) 2 g IM chez l'homme et 4 g IM chez la femme

. l'extencilline 2,4 M en IM l'avantage est d'éradiquer en même temps une syphilis mais de plus en plus de souches de gono résistantes.

. la ceftraxone (Rocéphine) : une injection IM unique de 125 ou 250 mg.

. la ciprofloxacine (Ciflox) : prise orale unique de 500mg.

- Du fait de la fréquence des co-infection par Chlamydia trachomatis, un traitement antichlamydien doit être systématiquement adjoint (cycline ou macrolide).

- traitement des partenaires

- si l'écoulement persiste :

. penser à une recontamination (refaire le traitement en changeant de préférence d'antibiotique)

. chercher un autre germe que le gonocoque ou une association.

 

B/ URETRITES NON GONOCOCCIQUE

Elles sont de nos jours, devenues de plus en plus fréquentes.

Leur diagnostic est plus difficile car nécessite le recours à un laboratoire spécialisé.

Elles peuvent être à l'origine de complications graves d'autant plus que leur symptomatologie est pauvre et elles peuvent même passer inaperçues.

Il s'agit souvent d'un écoulement séreux ou jaunâtre, très discret, parfois d'une goutte matinale, rarement d'une urétrite aiguë. Chez la femme, la symptomatologie est plus discrète ou parfois absente.

ETIOLOGIE

- Chlamydia trachomatis :

. bactérie à développement intracellulaire obligatoire

. incubation : variable, plus longue

. risque de stérilité

. complications extragénitales : conjonctivite, syndrome de Fiessinger Leroy-Reiter

. diagnostic : culture délicate, immunofluorescence

. traitement : Cyclines (tetracyclines 500mg X4/j, doxycycline (vibramycine 200 mg /j), minocycline (mynocine 200 mg/j) pendant 7 jours pour les infections non compliquées, 14 jours au moins pour les formes compliquées ou Erythromycine 2 g/j pour femme enceinte et enfant et l'azithromycine (zithromax) en prise unique est aussi efficace.

- Mycoplasme : ureaplasma urealyticum, même symptomatologie fruste que les chlamydiae, traitement cycline.

- Trichomonas vaginalis

. c'est un parasite flagellé mobile de petite taille très fréquent

. chez l'homme souvent asymptomatique, rarement urétrite subaiguë

. chez la femme : vaginite, vulvo-vaginite plus rarement salpingite

. diagnostic facile : examen parasitologique

. traitement : Flagyl 10 cp en une prise ou 2 cp/j pendant 10 jours, traitement des partenaires.

  

LES ULCERATIONS GENITALES RARES

 

LE CHANCRE MOU

 

LYMPHOGRANULOMATOSE INGUINALE OU MALADIE DE NICOLAS-FAVRE

 

GRANULOME INGUINAL = DONOVANOSE

 

 

LE SIDA : SYNDROME IMMUNODEFICITAIRE ACQUIS

 

L'O.M.S. estime le nombre de cas de 9 à 10 M dans le monde. En Tunisie, la situation n'est pas alarmante actuellement (906 cas séropositif et 529 cas de SIDA dont 329 décès jusqu'au mois d'octobre 1999), mais le nombre de cas augmente chaque année (entre 80 et 100 cas par an) ce qui doit nous inciter à plus de prudence et à intensifier les campagnes de préventions.

Le SIDA est dû à un rétrovirus à ARN qui se transmet par contacts sexuels, mais aussi par l'intermédiaire de produits de sang contaminé.

Les groupes à risques sont des sujets homo ou hétérosexuels à partenaires multiples, les utilisateurs de drogues en IV, les hémophiles et les polytransfusés.

Cliniquement, il s'agit d'un syndrome de carence immunitaire T majeure, exposant à des infections récidivantes et successives aux germes opportunistes (pneumopathie à pneumocystis carinii, tuberculose pulmonaire, toxoplasmose cérébrale....).

Les manifestations cutanées du SIDA sont importantes et très polymorphes, on distingue:

1-les manifestations infectieuses

- les manifestations infectieuses mycosiques ;

- les infections virales ;

- les infections bactériennes:

2- les néoplasies

- le sarcome de Kaposi se voit dans 1/3 des cas, les lésions sont plus petites que dans le Kaposi classique, moins violacées, moins nodulaires, très disséminées avec des atteintes muqueuses et envahissement ganglionnaire. Le pronostic est péjoratif.

- les lymphomes: plusieurs types de lymphomes, essentiellement à B lymphocytes et haut degré de malignité, pouvant donner des localisations cutanées.

3- Autres manifestations

- le prurigo: lésions érythémateux papuleuses prurigineuses n'ayant aucune explication et persistant pendant toute la durée de la maladie.

- réactions allergiques diverses aux médicaments plus au cours du SIDA (toxidermie au bactrim).

- purpura dans le cadre d'une vasculite à immuns complexes.

- sécheresse anormale des téguments.

- psoriasis récalcitrant.

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Remarques et commentaires : Dr DENGUEZLI