PELADE - VITILIGO - MELASMA


LA PELADE

La pelade est une alopécie circonscrite qui résulte d'une atteinte de la matrice pilaire.

1. Les facteurs étiologiques :

L'étiologie est inconnue mais deux facteurs peuvent être retenus :

a- Facteurs immunologiques : des auto-anticorps circulants ont été retrouvés de façon inconstante qu'ils soient non spécifiques ou spécifiques (dirigés contre les cellules du bulle pilaire).

b- Facteurs psychologiques : le stress apparaît comme un élément déclenchant.

2. Diagnostic positif :

Il est clinique. La lésion élémentaire est une alopécie propre non squameuse, non atrophique bien limitée. En périphérie de la plaque on peut rechercher des cheveux caractéristiques en "points d'exclamation". Il peut s'agir de plaque unique ou multiple.

La topographie est ubiquitaire mais certaines formes topographiques particulières sont à relever :

- pelade ophiasique à la lisière du cuir chevelu occipital

- pelade des sourcils

- pelade de la barbe

Lorsque la pelade atteint tout le cuir chevelu, on parle de pelade décalvante totale.

La pelade est universelle lorsqu'elle touche la totalité des poils du corps.

Les ongles sont atteint dans 10 % des cas et témoignent de la sévérité de l'affection (ponctuations ou ongles grésées).

L'évolution habituelle, dans les formes localisées est une repousse entre le 6è et le 12è mois débutant par des duvets blancs au centre de la plaque se pigmentant et s'étendant progressivement. Cependant, les récidives sont fréquentes et imprévisibles.

3. Traitement :

Un traitement efficace et sans danger de chaque forme de pelade reste nécessaire. La décision du traitement doit être ajustée à chaque cas particulier.

Dans tous les cas, un soutien psychologique est de la plus grande importance.

- Dans les formes bénignes (plaque unique de taille modérée avec absence d'atteinte du cuir chevelu occipital), on peut proposer l'application d'un corticoïde en lotion, un traitement rubéfiant local (exemple neige carbonique, une fois par semaine), un traitement par voie orale cystine, gélucystine, biotine, bépanthène, sulfate de zinc.

- Chez les patients adultes souffrant d'une pelade extensive, le recours à un centre spécialisé est nécessaire où la Puvathérapie peut être proposée.

 

LE VITILIGO

Le vitiligo est la plus fréquente des hypomélanoses. Sa pathogénie est inconnue. Elle se caractérise par une disparition progressive des mélanocytes de l'épiderme, des follicules pileux et des muqueuses.

Il représente un motif fréquent de consultation d'une part parce qu'il atteint plus de 1 % de la population, d'autre part parce que les conséquences psychosociales qu'il induit sont souvent importantes.

Cette dermatose ne représente donc pas un simple problème esthétique mais elle pose aussi de difficiles problèmes thérapeutiques.

1. Epidémiologie :

Le vitiligo se présente comme une dermatose acquise, mais dans 1/3 des cas, on retrouve des antécédents familiaux. Il est donc déterminé génétiquement.

Il touche environ 1 % de la population générale. Les 2 sexes sont atteints avec une égale fréquence. L'affection peut apparaître à tout âge mais avec un pic de fréquence chez l'adulte jeune (2è et 3è décennie).

Le déclenchement à la suite de traumatismes psychoaffectifs est parfois rapporté, l'exposition au soleil ne joue aucun rôle mais elle peut révéler l'affection en accentuant le contraste entre la peau atteinte qui ne bronze pas et la peau normale qui devient pigmentée.

2. Le diagnostic positif :

Les éléments du diagnostic positif sont cliniques ; la lésion élémentaire est une macule achromique d'un blanc uniforme. Elle est totalement dépourvue de mélanine. Sa surface est normale, sans atrophie ni hyperkératose. Les limites avec la peau avoisinante sont nettes, parfois soulignées par une bordure hyperpigmentée.

Les taches sont de forme et de taille variables. Les bords sont toujours convexes. La lésion ne présente aucun signe fonctionnel. Mais après une exposition solaire, des sensations de cuisson et un érythème peuvent survenir.

Le début peut se faire par une ou plusieurs lésions. Lorsque les lésions sont multiples, elles sont habituellement bilatérales souvent symétriques.

Le vitiligo est ubiquitaire, mais certains sièges sont atteints avec prédilection tels que les organes génitaux externes, les plis axillaires, les régions périorificielles et les zones de protubérance osseuses.

L'atteinte du cuir chevelu est possible et est marquée par une mèche blanche. L'extension des lésions est très variable. Le vitiligo peut rester localisé ou à l'extrême atteindre tout le tégument (vitiligo universalis).

L'évolution du vitiligo est tout à fait imprévisible et il est impossible d'établir avec certitude un pronostic pour chaque malade.

Aucun examen complémentaire n'est utile au diagnostic qui se fait au seul examen clinique.

Le vitiligo est parfois associé avec certaines maladies extra-dermatologiques : thyréopathies, anémie de Biermer, maladie d'Adisson.

3. Le traitement

Il n'existe actuellement aucun traitement de fond capable de modifier l'évolution du vitiligo.

a- La prise en charge psychologique : ne devra jamais être négligée

b- Traitement repigmentant :

Traitement médical : il se résume à une photochimiothérapie soit par voie orale, soit par voie locale.

Traitement chirurgical : les minigreffes de peau saine sur des zones de peau atteinte permettent parfois d'obtenir une repigmentation centrifuge à partir de l'implantation.

c- Camouflage des lésions : dans les cas rebelles, certains produits cosmétiques de camouflage peuvent être proposés.


MELASMA

Le Mélasma est constitué par des nappes pigmentées s'étendant de façon presque toujours symétrique sur le front et sur les joues.

Elle recouvre les pommettes et parfois les tempes respectant habituellement l'extrémité du nez, les paupières et le menton. De petites taches lenticulaires sont souvent disséminées entre les nappes principales.

Il n'y a ni érythème préalable ou concomitant, ni desquamation, ni atrophie, ni prurit.

Bien qu'il puisse s'observer dans les deux sexes et dans toutes les races, le Mélasma apparaît plus souvent chez les femmes adultes à l'occasion d'un changement de statut hormonal (contraception orale, grossesse). Il est aggravé et parfois déclenché par l'exposition solaire et par l'application intempestive de certains cosmétiques et autres produits topiques.

Hormis, les facteurs endocriniens et l'exposition au soleil, les facteurs génétiques peuvent faciliter son apparition, il est plus fréquent chez les personnes d'origine méditerranéenne et les asiatiques (phototype III, IV).

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Remarques et commentaires : Dr DENGUEZLI